La participation électorale dans notre ville est si faible qu’elle nous interroge sur la situation des citoyens après quinze mois de pandémie et après le départ de beaucoup d’entre eux. Nous faisons face à plus que de la désillusion, de la défiance à l’égard de la politique politicienne.
Lors de l’élection du Conseil communal le 5 juin 2016, 11108 citoyens s’étaient mobilisés, notamment pour un enjeu d’importance : reconduire ou non dans ses fonctions l’élu UDC Legrix, très contesté dans ses positions, anti-islamiques notamment, et dans son comportement à l’égard des femmes.
Dimanche passé, l’enjeu était également important : élire ou non une seconde femme ou un Vert au gouvernement cantonal, donner ou non la majorité gouvernementale à un seul parti.
En cinq ans, le nombre d’électeurs chaux-de-fonniers qui votent a diminué de près d’un tiers. Ils sont 3584 de moins le 9 mai 2021, avec quelques 700 d’entre eux qui ont quitté la ville.

Nous voyons là une crise de confiance de notre population à l’égard du monde politique. Nous avons affaire non seulement à de la désillusion (rien ne changera pour nous de toutes façons) mais à de la défiance (les élus ne trouvent pas suffisamment de réponses à nos vraies questions).
Nous avons été sensible aux commentaires d’une amie internaute, dont nous respecterons l’anonymat, qui répondait à un de ses amis pensant que notre ville était devenue une petite bourgade étriquée, sans vision, rétrécie et médiocre.
« Oui et non… L’abstentionnisme est très élevé, et celles et ceux qui votent dans ces cas-là, ce sont celles et ceux qui sont proches des appareils de partis. Et c’est à mon avis de ce côté que se situe le problème. (…) Je crois que les habitantes et habitants de cette ville (…) sont capables d’être visionnaires, d’inventer un avenir avec de l’avance sur ce que sera demain. Il faut donner de l’espace à la participation, en enlever aux partis sclérosés et que cette ville puisse vivre, rayonner, avec tous ses atouts. Au temps du réchauffement climatique, elle sera une ville respirable, elle peut capitaliser sur cette chance, créer des péages urbains dissuasifs, créer des communautés fortes et créatives, innover, redonner du sens, par la culture, le travail commun, ses racines. Elle a tous les talents pour le faire, aujourd’hui on n’entend que le choeur des pleureurs…«
Dans cette perspective, nous attendons avec impatience le programme de législature que le Conseil communal élu le 25 octobre 2020 présentera au Conseil général fin mai ! Y lirons-nous un ambitieux programme social, économique et écologique ?
Il pourrait tourner autour de trois enjeux :
- donner de l’espace à la participation citoyenne;
- innover en développant des espaces de télétravail pouvant attirer des habitants suisses romands asphyxiés par la densité urbaine;
- faire davantage respirer la ville pour ses piétons et ses cyclistes, avec une limitation générale de la circulation à 30 à l’heure.


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