Le référendum des PLR-UDC contre la rénovation du toit du MH, la réhabilitation du parc des musées et le café des musées pourrait être évité si toutes les parties concernées s’entendent très rapidement pour économiser 25 % du montant budgété. De 10,68 millions on passerait ainsi à moins de 8 millions. À condition de renoncer provisoirement au café des musées, de réduire les coûts du réaménagement du parc et de la nouvelle muséographie du Musée d’histoire. Ainsi la rénovation du toit du MIH, la liaison entre le MIH et le MH et même le réaménagement partiel du parc pourraient se réaliser avant 2025, année où La Chaux-de-Fonds veut devenir « Ville culturelle suisse ».
Mardi soir avait lieu au MIH une séance d’information et de réflexion destinée aux membres amis des trois musées. Sur la quarantaine de personnes présentes, seule une dizaine ne faisait pas partie des cercles des comités, des commissions, des musées et des élus politiques. Pas moins de sept élu-es au Conseil général était présent-e-s donc trois référendaires du PLR, aussi membres amis du MIH. La séance a ressemblé à une discussion bis du Conseil général du 30 août. Avec les mêmes blocages !
L’embarras du conseiller communal Théo Bregnard, la colère d’une certaine gauche et l’ambiguïté des référendaires (qui ne se disent pas fondamentalement opposés au projet) ont fait de cette soirée un dialogue de sourds sans qu’un camp fasse un pas vers l’autre. Préoccupant état de notre ville où les politiciens s’écoutent mais ne vont pas plus loin pour essayer de trouver des compromis, donc empreints de concessions, capables d’éviter les blocages comme celui qui nous occupe.
En voici un, de compromis, proposé par nous, membre d’honneur de la Société des amis du MBA et membre de celle des amis du MH.
Dans les plus brefs délais un accord est trouvé entre les référendaires et le Conseil communal. À condition d’économiser 25 % sur le coût total de 10,68 millions, les référendaires retirent le référendum.
Sinon c’est l’échec assuré devant la population début 2023, comme l’a bien exprimé mardi soir le directeur du lycée Blaise-Cendrars, Christophe Stawarz. En effet la situation économique des citoyens est instable avec la crise énergétique, l’image des autorités plus dégradée qu’en 2010 où le MH avait pu se rénover contre la vision caricaturale de l’UDC; de plus, le projet de cette année est maximaliste car on a voulu profiter de la rénovation du toit du MH pour proposer des aménagements qu’on peut légitimement considérer comme pas immédiatement indispensables.
Quels sont-ils ?
- Le café des musées, imaginé au rez-de-chaussée du MH, pourrait se faire plus tard en fonction de l’expérience de celui du Muzoo. On pourrait encore mieux explorer l’idée d’un café extérieur ou musée dans le parc, en partenariat avec le secteur privé.
- Certains aménagements du parc (terrasse du café, fontaines et jeux, édicule de rangement) pourraient être remis à plus tard mais le parc serait tout de même réaménagé, plus modestement.
- La refonte de la muséographie du MH ne pourrait être que partielle.
Ainsi on arriverait à économiser 530’000 francs sur le café, 2 millions sur le réaménagement du parc et 270’000 francs sur la nouvelle muséographie du MH, soit un total de 2,8 millions sur les 10,68 millions du coût total. Un crédit total de moins du 8 millions serait acceptable après des concessions mutuelles. La gauche et la droite en seront-elles capables dans le mois qui suit ?




Catégories :Analyses politiques
Cher Daniel,
Cette proposition d’évident bon sens me convient parfaitement et c’est à un tel résultat que que le Conseil général aurait dû parvenir antérieurement. Le blocage dû aux inconciliables positions extrêmes est d’une pauvreté d’esprit à faire pleurer. Malgré des arguments techniques et économiques compréhensibles avancés alors, le résultat pour le citoyen quidam interprétera le problème comme étant un combat en faveur ou contre les musées, de façon caricaturale et primaire. Compte tenu de la situation géo-politique et économique actuelle, un refus net et sans nuance de la population lors d’un référendum aboutira à une condamnation du Musée d’histoire. Un tel succès sera la brèche dans laquelle s’engouffreront les volontés antimuséales et anticulturelles. Pour un auto-goal, c’est exemplaire.
Lors de temps tourmentés, l’Histoire, précisément, nous apprend que seuls l’union des citoyens et du peuple permet d’envisager une victoire sur les drames. Polariser et tenir des positions dogmatiques n’assure que division et échecs. Churchill, entre autres, savait bien que l’union fait la force et que de se tirer dans les jambes pour des égos en mal de reconnaissance ou de psychorigides en rut aboutit toujours à des fins sanglantes avec des rancœurs persistantes et toxiques pour l’avenir.
Le Conseil communal peut faire montre d’initiative et de véritable courage politique en admettant sa dérive et proposer un nouveau débat urgent au Conseil général. Personne de raisonnable lui en voudra et ce serait enfin un acte politique qui restera dans une mémoire positive d’un véritable credo politique de notre Exécutif.
Peut-on rêver?
Quand tout va mal, il ne nous reste que les utopies.
Quand tout va mal, le citoyen rêve d’horizons rose-bonbon.
Yves Strub
La Chaux-de-Fonds
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Merci et vive la sagesse !
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Cher Daniel, Messieurs,
Merci pour l’analyse, la proposition de compromis et les réponses.
Le compromis me semble nettement plus raisonnable que la situation actuelle.
J’espère que le CC et les référendaires feront chacun un pas l’un vers l’autre, inspirés par ta proposition.
Regrettable bien sûr que l’amendement PLR, UDC soutenu par les VL et le Centre ait été balayé par une gauche remontée, dont certain n’était vraisemblablement peu satisfait du déroulement de la présentation du projet.
Cet amendement aurait permis plus de recul et de concertation pour discuter de ce beau projet.
Toutefois je regrette beaucoup la situation actuelle.
Je regrette aussi que l’on entende en ville tout et n’importe quoi pour inciter les citoyens à signer ce référendum.
Cela me désole et donne l’impression d’un combat frontal électoraliste droite-gauche avant l’heure.
Laisserait-on un beau quartier d’habitation avec au milieu, à la place d’un parc vert et ludique attractif, un trou ou un amas de terre retournée avec vue sur les fondations, sous prétexte de quelques économies ?
C’est pourquoi les Vert ‘libéraux ont déposé un postulat pour rediscuter des aménagements extérieurs du parc. Celui-ci amène une ouverture au compromis. Le Conseiller communal en charge du projet l’a relevé encore lors de la séance des Amis des musées, oui on peut imaginer le projet sans rail, et sans fontaine, oui on peut réduire le coût des aménagements extérieurs.
Ne pourrait-on pas imaginer un partenariat public-privé pour les aménagements extérieurs comme cela s’est fait pour le toboggan de la piscine des Mélèzes?
Peut-être des associations ou sociétés amis seraient-prêtes à co-financer un jeu?
Pourquoi pas un appel aux citoyens pour financer un arbre ou un banc?
Y a-t-il dans notre ville un médiateur pour aider les deux parties à trouver une solution pour débloquer la situation?
J’espère sincèrement que le Conseil communal et les référendaires trouveront un chemin pour avancer ensemble pour le bien de notre ville et de ce pôle muséal exceptionnel.
Brigitte Leitenberg
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Bonjour Daniel,
C’est à peu de chose près ce que nous avons proposé au CG, allant encore plus loin vers le consensus en acceptant le tunnel et le café des musées et refusant le reamenagement du parc uniquement, soit une économie de 2,6 millons. Or cela a été balayé par une gauche qui use de son écrasante majorité pour refuser tout ce qui vient de la droite, attitude infantile et non constructive.
Bravo pour votre proposition et merci de tenter de faire rendre raison à nos élus.
B. Courvoisier
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Cher Blaise, je ne voulais pas passer un jour de plus sans au moins apporter ma contribution après 40 ans d’activités proche des musées..
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Quel bel article, et quelle sage proposition. Personnellement, je suis entièrement d’accord avec le principe évoqué. Je peux même imaginer que les référendaires pourraient se rallier à ce compromis.
Nous aurions dû arriver à cette conclusion au Conseil Général, en effet. Et il est presque regrettable d’en arriver là, mais nous en sortirons grandis.
Bien cordialement.
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Cette affaire me mine depuis 5 semaines et je ne vois pas comment la gauche ne pourrait pas ouvrir la porte qu’elle a jusqu’ici fermée, y compris mardi avec des interventions discutables. Ce n’est pas l’esprit de la ville que les deux partis historiques ne se retrouvent pas sur de beaux projets culturels porteurs d’avenir. Un peu de modestie dans les envies de luxe est de mise.
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