Nous avons été invité mercredi 5 mai par Jacint Margarit, metteur en scène et un des responsables du Théâtre des Abeilles. Représentation de la comédie musicale populaire Chance et visite de l’ancien temple transformé en un théâtre de 220 places : la ville-ruche bourdonne, les abeilles vivent et butinent.
Le Théâtre des Abeilles se veut complémentaire, et non concurrent, dans l’offre théâtrale et musicale de la cité. Il s’affirme populaire dans les trois sens possibles suivants : des spectacles créés et joués par des gens d’ici, pour des gens d’ici et sur des gens d’ici.
Par des gens d’ici
Un important mouvement de professionnels et d’amateurs chaux-de-fonniers, largement bénévoles, a réussi à transformer l’ancien temple en un théâtre moderne. Avec 220 places, un plateau avec une plate-forme en hauteur rétractable, des loges, une garde-robe de costumes sous le toit et un foyer d’accueil, la salle peut faire jouer jusqu’à 120 comédiens, danseurs et chanteurs.
La comédie musicale Chance était interprétée par six passionné-e-s qui aiment leur régio, y vivent et la font aussi rayonner à travers leur école, Evaprod, notamment ses co-responsables Floriane Iseli et Jacint Margarit. La commune ne subventionne pas les Abeilles comme le sont l’ABC, le Club 44 ou la Société de Musique mais aide à la création d’un spectacle par an.
Pour des gens d’ici
Le public visé par les créations et l’école est surtout chaux-de-fonnier et montagnon, qui aime se divertir sans se prendre la tête. Vincent Held, qui est aussi responsable de Poésie en Arrosoir à Cernier, est loin de tenir un discours anti-élite, ce qui serait populiste et inopérant. Le créneau du Théâtre des Abeilles est complémentaire à l’offre du TPR et de l’ABC. Vouloir défendre les uns contre les autres n’a pas de sens. Dans Chance, les ingrédients habituels de la comédie musicale (le rêve, l’espoir, l’amour et les larmes) composent un spectacle franc de collier avec une surprenante qualité de jeu, de chant et de danse.

Sur les gens d’ici
L’histoire se déroule dans un cabinet d’avocats où les protagonistes décident de jouer au loto et gagnent. Le patron barbu à la voix de basse, le jeune avocat, l’assistante du patron amoureuse de lui, la secrétaire paresseuse et fêtarde, le jeune coursier et la stagiaire craignant de souffrir d’une leucémie sont des personnages typés mais attachants. La trame originale de la comédie est transposée dans une étude chaux-de-fonnière et les multiples allusions à notre cité créent une complicité amusante avec les spectateurs. On vit à Chôd’fonds, on l’aime, on la valorise, on en est fier et on y est généreux avec les autres. C’est la ville telle qu’on l’aime et telle qu’on la retrouve transportée sur scène.

Les nombreux élu-e-s et membres des commissions culturelles ont été avec nous gratifié-e-s mercredi 5 mai d’un accueil sans chichis, à la « chaux-de-fonnière ». Ces responsables politiques et culturels seront des ambassadeurs touchés par ce beau geste du Théâtre des Abeilles. Ils y reviendront ou continueront d’y aller.
Catégories :Vivre en ville