Analyses politiques

La partie d’échec de l’UDC

La fin de la campagne pour les élections communales ressemble étrangement à ce que nous imaginions dans le chapitre 6 de Typhons sur l’Hôtel de Ville : un parti à la dérive revigoré par le venue du président national et faisant alliance de dernière minute avec un autre parti. Lors du dernier Conseil général, devant une gauche sûrement naïve et des Vert’libéraux qui ont dû devenir verts de rage, le parti conservateur a joué son va-tout avec la boule au ventre. Si le crédit de la place du Marché avait laissé la place à un simple crédit d’étude, toute la stratégie du camp « noir » s’effondrait et le référendum annoncé le lendemain devenait impossible.

Le chapitre 6 de Typhons sur l’Hôtel de Ville, écrit à travers la conscience de Marius (Marc Arlettaz, que personne n’imaginait quitter le navire), commence par l’arrivée d’Adalbert Rumtopf (Albert Rösti), le président national venu à La Chaux-de-Fonds engueuler et motiver ses troupes. La stratégie de Marius est de proposer, avec Terry (Thierry Brechbühler), une alliance avec les troupes de Friedrich (Frédéric Hainard) pour empêcher le parti centriste CDE (Centre démocratique écologique) de lui ravir son siège. Le coup de poker fonctionnera, l’UDC gardera son siège et les Vert’libéraux ne réussiront pas à le lui ravir.

C’est exactement ce qui s’est passé cette semaine. Lundi soir le président Marco Chiesa est venu à l’assemblée cantonale, mardi une alliance secrète et inattendue est survenue avec le PDC Blaise Fivaz et mercredi Terry et Basile (Blaise Fivaz) la scellaient publiquement en annonçant le référendum contre la piétonnisation de la place du Marché.

Nous récririons volontiers cette semaine dans la peau de Thierry Brechbühler, le président-candidat qui joue l’avenir de son parti dans notre ville. Il lui fallait absolument réussir trois coups sur son échiquier mardi soir lors du dernier Conseil général de la législature.

a) jouer à soutenir l’idée de la piétonnisation et discrètement annoncer un possible référendum : pour ce coup-là, c’est le cavalier Andy Favre qui a feint se déplacer au centre : « le projet est de qualité. Des commerçants ont été consultés par l’UDC qui a aussi analysé les commentaires sur les réseaux sociaux. Il faut donc questionner la population sur le thème même de la piétonnisation sans quoi un référendum pourrait être lancé. « . Je n’ose imaginer les sueurs froides de Terry quand le PLR a proposé de voter seulement un crédit d’étude : le référendun devenait impossible, la visibilité soudaine et spectaculaire du parti, léthargique jusque-là, s’évaporait ! Le référendum indique clairement la couleur préfigurée dans le programme de l’UDC : « Automobilistes, cyclistes, piétons et transports publics doivent pouvoir cohabiter au coeur de notre Métropole horlogère. » Y compris sur la place du Marché !

b) surtout ne pas intervenir dans le débat sur les services sociaux, par peur de vouloir la peau de Katia Babey et de se faire prendre pour des vautours misogynes qui se seraient aliéné les quelques électeurs à séduire dans les derniers jours de la campagne. Pour ce coup-là, il suffisait de laisser le compère PDC Basile s’époumoner, faire son coup du fou sympathique.

c) annoncer la couleur à ses futur-e-s éventuelle-s-s collègues sur le changement qu’il y aura s’il accède au Conseil communal. C’en sera fini du consensus arlettazien, de l’amour de la ville pour laquelle on tirera à la même corde, de la modération. Pour ce coup majeur qui pourrait faire mat dimanche, Thierry Brechbühler a déplacé sa reine : »échec », chères et chers collègues, je suis le seul à m’abstenir sur le crédit de rénovation de la piscine. J’aurai ainsi la liberté, si je suis responsable du service des sports, de reprendre le dosssier pour vous proposer des économies. Ainsi s’explique la bizarre abstention de Thierry Brechbühler sur les 11 millions à voter. Personne (et même pas nous qui virevoltions autour des fleurs odorantes de la salle des Forges) n’a compris du premier coup ce bel épisode du roman qui se terminera dimanche 25 octobre.

Les électrices et électeurs des Vert’libéraux, du PS, du POP et des Verts, mais surtout Madame et Monsieur qui sont désabusé-e par la politque chaux-de-fonnière, s’ils ne se déplacent pas en masse jusqu’à samedi soir, feront baisser la participation électorale. Et ce sera la victoire par échec et mat pour Terry, Thierry Brechbühler, le sauveur de l’UDC !

Pour terminer, l’abeille sauvage qui a volé cet après-midi dans une belle forêt, vous offre cette petite vidéo-surprise !

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