Voici le compte-rendu brut de ce débat, tel que nous l’avons diffusé en direct sur la page Facebook de Daniel Musy .
Le PLR, par Cédric Haldimann, refuse l’entrée en matière. Il est certes favorable à une piétonnisation mais comme les consultations des acteurs (riverains et commerçants) n’existeraient qu’a posteriori, il pense que le CC va dans le désordre avec ce rapport trop rapide ! Le PLR propose de faire un essai d’une année avant de s’engager. Le projet n’est pas abouti. Faut-il des arbres, et alors la Plage des Six-Pompes ? Le risque d’un référendum est à éviter.
Pour le socialiste Pierre-Alain Borel, il faut entrer en matière sur le projet quitte à constituer une commission après. La place piétonne favorisera les commerçants, même en hiver, avec peut-être des terrasses chauffées par des panneaux solaires. C’est le bon moment car avec la pandémie, il est bon de « se retrouver » chez soi. Quant aux montants investis, ils sont nécessaires en cas de crise pour rebondir, notamment en favorisant le commerce local.
Julien Gressot du POP a eu plaisir à lire ce projet, une nécessité et une évidence dans une ville où la bagnole est reine. Il évoque la ville galicienne de Pontevedra, un modèle international de piétonnisation. Le POP a déposé deux amendements dont l’un demande la création d’une commission temporaire, constituée par les partis politiques, qui prendrait l’avis des commerçants, des riverains, des acteurs culturels (absents du rapport). Cette commission devrait se prononcer sur le pavage notamment. Si cette commission n’est pas acceptée, le POP ne votera pas le projet.https://www.youtube.com/watch?v=UbmH8UVZRU4
Le PDC Blaise Fivaz pense qu’il n’est pas concevable de donner un crédit à l’aveugle sans avoir consulté les intéressés. Il faut étudier la création d’un parking souterrain avec un partenariat privé-public. Le PDC refusera le rapport.
L’UDC Andy Favre pense que le projet est de qualité. Des commerçants ont été consultés par l’UDC qui a aussi analysé les commentaires sur les réseaux sociaux. Il faut donc questionner la population sur le thème même de la piétonnisation sans quoi un référendum pourrait être lancé. L’UDC refusera l’entrée en matière.
Le Vert François Perret est satisfait d’avoir un projet de zone piétonne. Il ne développe rien sur le côté positif du projet mais a des questions sur la provenance des pavés (Asie ?), sur les forains et la Plage des Sx-Pompes. L’intervention très peu enthousiaste et maigrichonne de M. Perret a beaucoup surpris dans les rangs de la gauche !
Dans son intervention, le conseiller communal Théo Huguenin-Élie (PS) commence par répondre au PLR que ses services travaillent depuis huit ans à cette piétonnisation. En cinq ans notre ville a perdu 1905 habitants et il y urgence à regarder au-delà de nous-mêmes les exemples qui doivent nous inspirer : Berne, Zurich, Lausanne, Sion, la cité qui nous ressemble le plus, notre voisine Neuchâtel qui a réalisé sa mue il y a quarante ans. Il cite MM. Maurer, Français, Varone, Frey, d’éminents PLR qui ont réalisé des zones piétonnes dans leurs villes ! Quand une autorité consulte la population, on arrive à des demi-mesures (encore des places de parc !) et c’est l’inverse de ce que nous allons faire. Il est donc essentiel de définir le cadre, la piétonnisation, avec des chiffres, et ensuite il est indipensable d’avoir une vaste consultation. M. Huguenin évoque cette démarche de consultation : consulter tous les commerçants, les riverains, les acteurs culturels le TSC, l’ACS, le CID, Pro Infirmis, etc. Dans ce sens, l’amendement du POP « améliore le projet ». On devra réfléchir aux accès des livraisons, aux transports des achats lourds par les clients (création d’un caddie Abeille ?), au périmètre des terrasses d’été et d’hiver, à la mini-déchetterie à enlever ou non, à l’arborisation ou non, à la place ou non des grandes manifestations. Sur les coûts, il n’y aura pas de concours d’architecte, pas de jeux d’eau, pas de couverts : une simple place urbaine ! La variante pavée peut durer cent ans. « Le misérabilisme n’est jamais attractif » ! Si référendum il y a, les forces progressistes de la ville devraient cette fois gagner. Par une catharsis, nous dépasserons les échecs d’avant. Le conseiller communal socialiste précise que le budget 2021 sera validé par les nouvelles autorités qui valideront les montants votés ce soir. Sinon, eh bien rien ne se fera !
L’amendement popiste sur la création d’une commission est voté à l’unanimité ! L’ autre amendement popiste qui demande qu’une partie du crédit pour la végétalisation et le mobilier soit financé par un budget participatif est accepté 29 voix avec 7 abstentions !
Après une interruption de séance, un nouvel amendement déposé par le PLR veut seulement voter un crédit d’étude, sans montant précisé, mais pas plus de 150’000 francs ! Argument : on ne se voit pas voter tout d’un coup. Le Conseil communal, par Théo Huguenin, ne veut pas rééditer le débat de ce soir et comme tout le monde veut une commission de consultation, alors votons le crédit. De plus, le crédit voté ce soir est un montant maximum et si on veut plus de verdure, cela coûtera moins cher. Nouvelle interruption de séance !
La séance reprend avec le vote sur l’amendement PLR qui veut « avancer gentiment », se donner les outils pour aboutir au projet avec l’appui de la population dans quelques mois ! Pierre-Alain Borel (PS) pense que nous sommes à la croisée des chemins où il faut aller de l’avant. Si on accepte cet amendement, on sera encore dans une année dans la même situation qu’aujourd’hui. Le popiste Julien Gressot montre que l’amendement ne veut qu’une demande d’étude qui aboutira au même débat qu’aujourd’hui. « Le sort en est jeté« , franchissons le Rubicon et il faut aller de l’avant. Pour les Verts et Marc Fatton, les outils demandés par le PLR sont garantis par l’amendement demandant la création d’une commission. Christophe Ummel (PLR) veut qu’on « s’écoute ce soir » . « Si on accepte ce crédit, le référendum tombe demain » [en quoi il n’avait pas tort, note du 21 octobre à 16 h 15]. Il faut donc se protéger du danger du référendum. Pour Théo Huguenin, la ville ne peut plus être contrainte par le passéisme et le conservatisme. Le Conseil communal ne fait d’autre que de proposer aux Chaux-de-Fonniers de choisir leur avenir.
L’amendement PLR est refusé par 20 voix contre 15 !
Pour le vote final le PLR demande une interruption de séance pour se déterminer. Karim Boukhris appelle le PLR à « venir nous rejoindre » pour peut-être ensuite demander à la population d’éventuellement se prononcer. « Formidable » signifie « provoquer l’effroi« , affirme l’élu popiste, aussi écrivain !
Au vote final, le crédit pour la piétonnisation de la place du Marché est accepté par 24 voix (la gauche plus les PLR Daniel Surdez, Cédric Haldimann, Christophe Ummel et Nicole Bosshart) contre 9 (les 5 élus UDC, les PLR Frédéric Vaucher, Marc Frutschi, Claude-André Moser, le PDC Blaise Fivaz) et deux abstentions (les PLR Yves Morel et Alain Vaucher.)
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