Analyses politiques

Les 15 défis des 5 conseillers communaux

Le nouveau Conseil communal a réparti les dicastères entre ses cinq membres masculins. Chacun d’eux a des défis à relever en fonction de ses qualités connues ou potentielles. Cependant le défi majeur de la ville est ailleurs : restaurer la maison avec une vision globale et locale, dans le sens que le philosophe Bruno Latour donne à ses concepts.

3 défis urbanistiques et communicationnels pour Théo Huguenin-Élie

L’élu socialiste garde l’urbanisme (dont les services techniques avec l’ingénieur communal) et les bâtiments (gérance, logement, patrimoine immobilier). Il s’occupe aussi de mobilités, de l’environnement et de relations extérieure. Il prend la communication. Il a devant lui ces prochains mois trois probables votations à gagner ou à éviter. D’abord, gagner le référendum contre la piétonnisation de la place du Marché sera compliqué dès mai 2021. Ensuite, trouver des compromis avec les initiants voulant maintenir le terrain de l’Ancienne sans parking et ceux de Véloafonds (initiative visant à favoriser le vélo) relève du possible, voire du probable. C’est nécessaire pour réussir à mettre en place le plan de circulation prévu après la réalisation de la H18. Troisième défi, repenser la communication de la ville afin d’éviter des déboires comme ceux du troll.

3 défis de puissance régionale pour Théo Bregnard

L’élu popiste garde la gestion de l’École obligatoire qu’il a remise à flot après la (gestion de la Verte Nathalie Schallenberger. De même il garde la culture et l’intégration. Ce conseiller communal est celui des cinq qui doit traiter le plus avec les autorités cantonales pour réussir le projet de Ville culturelle suisse 2025, faire éventuelllement venir à La Chaux-de-Fonds les archives cantonales et offrir des soutiens scolaires conséquents aux enfants de notre ville, qui a une population sociologiquement différente du bas du canton.

3 défis de convivialité pour Patrick Herrmann

C’est un dicastère étendu dont va s’occuper le nouvel élu Vert : ressources humaines, énergies et surtout la reprise des deux grands services de l’UDC Marc Arlettaz : les espaces publics (voirie, parcs et plantations, déchetterie, cimetière) et la sécurité (gestion des macarons, du parcage, de la circulation, des amendes). Ce conseiller communal a fait de mieux-vivre, de la convivialité et de la ville « apaisée » ses chevaux de bataille. On l’attendra pour sécuriser et conforter les piétons (réfection des trottoirs, plus de sécurité surs les cheminements piétonniers lors de grands chantiers, apaiser les conflits cyclistes-piétons et diminuer le « littering », les  déchets sauvages sur la voie publique). De même, les économies d’énergie à tous les niveaux dans notre ville la rendront plus apte à viser une transition écologique plus poussée. Dans ce sens, la recréation d’un poste de délégué à l’énergie serait envisageable. Quant à l’augmentation des femmes parmi les chef-fe-s de service et des cadres, elle irait de pair avec la valorisation des emplois à temps partiel. Gros défis pour le méga-dicastère de la convivialité.

3 défis de réformes pour Jean-Daniel Jeanneret

En héritant des services tenus par des femmes (économie, finances et action sociale (les « services sociaux ») et chapeautant l’intendance de la ville (chancellerie), l’élu radical se pose en grand réformateur. Poursuivre la mue des services sociaux, mettre en place un service économique proche du terrain et concevoir la chancellerie comme une meilleure courroie de transmission entre les citoyens et l’exécutif, telles sont des tâches qui le verront à l’œuvre, lui qui connaît parfaitement les rouages de la mec-anique communale.

3 défis d’attractivité pour Thierry Brechbühler

Le jeune père de famille de trois enfants a la chance d’hériter de plusieurs services clés (et qui fonctionnent bien) en lien avec les familles, les jeunes et les loisirs, indispensables pour une ville qui doit augmenter son attractivité : sport, jeunesse et accueil para et préscolaire (les repas servis aux enfants, les crèches) ainsi que la santé. Il inaugurera la piscine rénovée, lui qui fut le seul à ne pas voter le crédit de 11 millions le 20 octobre. Ses défis seront d’avoir davantage de moyens pour le sport, de donner envie aux jeunes de rester habiter ici et de développer davantage les accueils pré et parascolaire pour soulager les familles. M. Brechbühleer sera à l’aise avec le service incendie et secours qu’il connaît bien comme ancien membre de la commission de sécurité.

Ces défis personnels, nous souhaitons que les cinq nouveau élus les empoignent pour les accomplir. Les cinq ont la même légitimité malgré les degrés différents d’expérience politique.

Ces quinze défis ne sont pourtant que de la paille à côté des poutres nécessaires à rénover notre édifice lézardé : une maison qui une vision elle-même, sa place dans la région, dans le canton, dans l’espace transfrontalier, dans la Confédération, dans le monde prétendument globalisé.

Une maison qui pourrait au moins envoyer de la fumée à la maison voisine locloise. Une maison certes rustique d’apparence, mais solide et ensoleillée, qui aurait le désir de faire pâlir d’envie le château cantonal plutôt que de larmoyer devant le pont-levis. Une maison qui ne verrait pas seulement Morteau comme une sympathique partenaire pour accueillir le Tour de France. Une maison ouverte au monde et cultivant sa diversité locale.

Bref, une maison restaurée.

Une maison gouvernée notamment, au frais de la collectivité, par des professeurs de français et de philosophie qui auraient à portée de main, dans le vestibule, le petit livre de Bruno Latour, Atterrir en politique. Histoire de le lire au coin du feu, pour tenter de penser le local et le global dans les vingt ou trente prochaines années : comment ne pas être débordé par le trop grand (la planète est bien trop étroite et limitée pour le « globe de la globalisation« ) ou le trop petit (la planète « est trop grande, infiniment trop grande, trop active, trop complexe, pour rester contenue dans les frontières limitées de quelque localité que ce soit« ) ?

Un penseur majeur d’aujourd’hui

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2 réponses »

  1. Pas un mot sur les finances, dont on sait la situation apocalyptique. Pas un mot sur la rénovation des Mélèzes, pas un mot sur celle du Stade de La Charrière, qui tombe, littéralement, en ruines. Etonnant.

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