Il reste 8 jours pour voter, environ 10 % des électeurs ont voté aujourd’hui 18 octobre et 8 inconnues sont à mettre en évidence pour les élections communales à La Chaux-de-Fonds, les élections de l’incertitude.
1. Un taux de participation identique à 2016 ?
En juin 2016, à la suite de notre appel à évincer l’extrémiste islamophobe J.-C. Legrix, un nombre élevé d’électeurs avaient voté : presque 12’000 sur 29’000, soit 38 %, alors que la participation peine à dépasser normalement 30 %. Qu’en sera-t-il cette année, avec la crise sanitaire et écologique que vit le monde, ert les récentes mesures encore annoncées aujourd’hui dans notrew canton ? Les élections fédérales ont montré que les électeurs de l’UDC s’étaient moins mobilisés que lors des grandes années Blocher alors que les femmes et les jeunes avaient davantage voté et favorisé la gauche.
2. Un Conseil communal sans femmes ?
Avec le départ de la PLR Sylvia Morel ne reste qu’une élue sortante candidate, la socialiste Katia Babey, active en politique depuis vingt ans. Elle ne sera réélue que si le PS garde ses deux sièges ou qu’elle termine en tête de sa liste. Or la particularité de cette élection est que les favoris, ou les « personnalités dominantes », sont, apparemment, des hommes : Théo Huguenin-Élie chez les socialistes, Patrick Herrmann chez les Verts, Jean-Daniel Jeanneret et Xavier Huther au PLR, Théo Bregnard au POP. Ilinka Guyot (Verte), Crystel Graf (PLR), Marina Schneeberger (POP), pourraient-elles créer des surprises ? Si les Vert’libéraux gagnent un siège, il ira sûrement à Brigitte Leitenberg. L’UDC n’a qu’un homme à proposer, Thierry Brechbühler. Bref, quelle image donnerait la ville sans aucune femme à l’exécutif ? C’est une grande question qui sera présente chez nombre d’électeurs.
3. La perte du siège UDC gagné en 2004 ?
Dans les grandes années Blocher, l’UDC, nouvelle venue, pesait 20 % des suffrages dans notre ville et avait placé Pierre Hainard puis Jean-Charles Legrix au Conseil communal sans difficulté. La chute constatée aux élections fédérales, le départ de Marc Arlettaz, des listes très faibles avec sept hommes seulement, tout laisse penser que le parti nationaliste pourrait perdre son siège. En effet, il doit faire mieux que les Vert’libéraux et au moins la moitié des suffrages que le parti arrivé en tête.
4. Toujours un parti majoritaire au Conseil communal ?
Depuis l’instauration du vote démocratique après la Révolution de 1848, le parti radical ou, depuis 1918, le parti socialiste ont toujours eu au moins deux sièges à l’exécutif, sauf entre 2012 et 2016. Le PS conservera-t-il ses deux sièges ou un autre parti, le POP, très éventuellement les Verts ou le PLR , pourraient-ils dominer le Conseil communal ? En effet, si l’UDC perd son siège, il a de fortes chances d’aller à gauche, à moins que les Vert’libéraux ou le PLR permettent de garder l’équilibre 3-2.
5. Une forte poussée verte et vert’libérale ?
Les vagues vertes, de gauche comme de droite, ont été la caractéristique des élections fédérales de 2019, de toutes les dernières élections cantonales et de nombre d’élections nationales dans des pays voisins. Porteront-elles les deux partis vers les rives d’une île enchantée, soit les 30 % ? C’est possible mais pas certain. Les Verts ont fait le pari de ne presque pas faire campagne (pas d’affichage sauvage, usage limité des réseaux sociaux, campagne sur le terrain modeste, programme très général) ; les Vert’libéraux à l’inverse, sont partout, au risque de fatiguer les électeurs.
6. Les Montagnes avec deux pop-villes et la fin de la prédominance socialiste au Conseil général ?
Le parti ouvrier populaire présente la liste la plus complète et la plus rajeunie de son histoire qui pourrait booster sa liste au Conseil communal. Son programme axé sur la relance malgré la crise pourrait rassembler un électorat avide d’espoir et d’optimisme, et de ressentiment à l’égard du parti socialiste. Il n’est donc pas exclu de voir, dans les deux villes du Haut, ce parti historique gagner la majorité à l’exécutif et au législatif. Ce serait à La Chaux-de-Fonds la fin de la prédominance du parti socialiste dans un de ses bastions en Suisse. Le 25 octobre pourrait donc bien être sur ce plan une date historique.
7. Un rajeunissement du Conseil général ?
Les quatre grands partis (PS, POP, Verts et PLR) ont choisi, prétendument pour attirer le plus d’électeurs possibles, de « bourrer » leurs listes avec des personnalités retraitées et très expérimentées. Nous ne citerons aucune d’entre elles, septuagénaires et sexagénaires admirables d’engagement et de persévérance. Le risque est pourtant qu’elles laissent peu d’espace à l’élection de jeunes femmes et de jeunes hommes, très motivés dans chaque parti. Par conséquent, il faut s’attendre le 25 octobre à un choc entre générations, avec vestes et euphories à la clé. À noter que neuf médecins, en liste dans ces quatre partis, pourraient siéger, au chevet de leur ville aimée.
8. Une féminisation du Conseil général ?
Actuellement seules douze femmes (1 Verte, 2 PLR, 5 socialistes et 4 popistes) siègent au Conseil général. L’ensemble des partis et des électeurs seront, à la fin de cet article, au moins d’accord sur un vœu commun : plus d’élues le 25 octobre ! Plutôt que de prendre une liste et de biffer des noms, choisissons de remplir un bulletin sans dénomination en écrivant les noms des femmes que nous voulons favoriser. Et donnons le reste de nos suffrages au parti de notre choix. C’est le meilleur moyen de favoriser l’élection de femmes.
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